Dire que le quart d'heure sécurité est inutile peut sembler provocateur, mais c'est une invitation à reconsidérer notre approche de la formation en matière de sécurité dans le milieu professionnel. La sécurité et la performance humaine sont des thèmes cruciaux qui méritent une attention particulière, surtout quand il s'agit de la méthode d'apprentissage adoptée pour sensibiliser les équipes.
Le modèle traditionnel du quart d'heure de sécurité, où un manager délivre un monologue sur les risques et les règles à suivre, semble aujourd'hui dépassé. Cette méthode, héritée des pratiques managériales des années 50, est non seulement obsolète mais peut s'avérer inefficace. Imaginons un manager qui énumère les risques, rappelle les procédures à suivre, et demande ensuite à ses collaborateurs de signer une feuille d'émargement. Est-ce vraiment suffisant pour garantir une prise de conscience et une application effective des règles de sécurité?
L'andragogie, ou l'art de former les adultes, diffère fondamentalement de la pédagogie destinée aux enfants. Elle repose sur le principe que les adultes ont déjà des expériences et des connaissances qu'ils peuvent et doivent utiliser pour enrichir leur apprentissage. En matière de sécurité, cela signifie encourager chaque membre de l'équipe à parler de ses expériences, à identifier les risques par lui-même, et à proposer des solutions.
Ce changement de perspective transforme les participants de simples récepteurs passifs d'informations en acteurs actifs de leur propre sécurité. Ils ne sont plus là pour écouter seulement; ils sont là pour analyser, discuter et s'engager personnellement.
Le vrai défi est de rendre ces quarts d'heure sécurité interactifs et engageants. L'objectif est de faire en sorte que les collaborateurs ne se contentent pas de recevoir de l'information, mais qu'ils deviennent partie prenante de la démarche de sécurité. Cela pourrait impliquer des discussions de groupe où chacun partage ses observations ou ses préoccupations, des jeux de rôle, ou même des simulations de situations à risque.
Encourager les suggestions sur les thèmes à aborder lors des prochaines sessions peut également augmenter l'engagement. Cela montre que l'entreprise valorise l'opinion de ses employés et est prête à adapter ses méthodes de formation pour mieux répondre à leurs besoins.
En conclusion, transformer le quart d'heure sécurité en une session interactive et centrée sur l'acteur n'est pas seulement une question de méthode, mais une nécessité pour accroître l'efficacité des pratiques de sécurité en entreprise. Ce n'est qu'en impliquant activement les employés dans le processus d'apprentissage que nous pouvons espérer voir une véritable amélioration de la sécurité et de la performance humaine au travail.
Nous devons donc repenser nos méthodes traditionnelles et les adapter pour mieux correspondre aux besoins et aux attentes des adultes en milieu professionnel. Le quart d'heure sécurité ne doit pas être perçu comme une corvée ou une formalité, mais comme une opportunité d'apprentissage précieuse et, potentiellement, salvatrice.
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